Elise, elle aurait adoré être championne de boxe. Ou bien de karaté, ou alors générale de l’armée. Bref, un truc bien stylé, qui claque et qui envoie du lourd. Le genre de meuf qui, quand tu la vois, tu sais qu’il faut pas plaisanter. Parce que sinon, tu vas pas faire long feu. Et Elise, elle aurait adoré être comme ça: forte, imposante, terrifiante. Pouvoir calmer les foules d’un regard (ou d’une droite) bien placée. Avoir le charisme de Daenerys Targaryen et la force de Dark Vador.
Sauf que du haut de ses 156 centimètres et de son corps de moustique, c’est compliqué.

Alors Elise, elle a beau dire qu’elle reste forte face aux épreuves de la vie, ça la fait un peu chier. A croire que le destin a décidé de s’aligner pour lui donner le combo perdant dans la vie. Jeune femme évoluant dans un monde d’hommes, bien loin de l’hétéronormalité et minimoys parmis les humains.
Quelle injustice !
Et vu qu’elle assume pas tellement tout ça, Elise a compensé (enfin, tenter de compenser) par un caractère bien trempé et des nerfs d’acier.

Elise, elle est continuellement de bonne humeur. Elle a un sourire rayonnant gravé sur sa figure qui semble quasiment impossible à effacer. Ses yeux pétillants sont remplis de joie de vivre. Elise est l’incarnation de la joie et de la gaieté. Parfois, ça fait chier les gens (surtout les rabats-joies) parce que c’est agaçant, mais bon. Vaut mieux sourire tout le temps que de faire la gueule en permanence.
Et puis, Elise, elle aime le monde, elle aime les gens, elle aime la vie. Elle veut y croquer à pleine dent et profiter un maximum de ce qu’ils ont à lui offrir. L’univers tout entier est un vaste terrain de jeu qui n’attend qu’à être foulé de ses pieds.

L’enthousiasme d’Elise est contagieux et les gens ont tendance à l’apprécier pour sa joie de vivre et sa façon d’être. Elise, c’est le genre à parler à n’importe qui et de n’importe quoi. Le genre à être capable de tenir une conversation sur n’importe quel sujet. Le genre à te citer Baudelaire juste après avoir expliquer le principe d’incertitude d’Heisenberg en physique quantique. Elle a aussi un sens de l’humour incroyable, si ce n’est grandiose. Mais bon, elle est vraisemblablement la seule à penser ça, alors elle se considère comme une humoriste incomprise.
En fait, si elle fait tout ça, c’est pour que tout le monde soit à l’aise à ses côtés. Ça, Elise y met un point d’honneur. Elle s’est sentie mal suffisamment longtemps dans sa vie pour ne le souhaiter à personne.

Elle est pleine de gentillesse et de tolérance. Elise, elle pose sur le monde un regard sans jugement et plein de bienveillance. Elle est toujours prête à tendre sa main si il y a besoin, à défendre la veuve et l’orphelin.
Un jour, elle a décidé qu’elle en avait marre d’être faible. Elle a décidé qu’elle allait passer de l’autre côté et qu’elle allait devenir une battante.
Depuis, elle n’a plus peur de rien, elle n’a plus froid aux yeux. Quand quelque chose ne lui convient pas, elle ouvre la bouche et elle gueule. Fort. Elle est même capable de frapper s’il le faut. Bon, elle se fera plus mal à la main qu’autre chose, mais l’important c’est d’essayer, non ?

Enfin, du moins, c'est ce qu'elle essaye de faire croire. Elle joue la fille forte et indépendante. Elle l'est, mais pas autant qu'elle ne le croit. Elle gueule plus qu'elle ne mord, et elle est bien moins dangereuse qu'elle ne le dit.
Après tout, ce n'est qu'une gamine. Une gamine qui couine beaucoup..

Elise, c’est le genre de personne pleine de vie et spontanée. Tellement qu’on pourrait croire que c’est une imbécile heureuse. C’est pas tellement loin de la réalité. Elle est heureuse. Et un peu stupide aussi parfois. Mais penser qu’elle est idiote, ce serait la sous estimer.
Elise, ça la dérange pas de passer pour une abrutie ou une gamine immature. Ce que pense les gens, elle s’en cogne. Les gens qui la connaissent vraiment savent que c’est tout l’inverse.
Mais Elise, elle en joue. Elle joue de son insouciance et de sa capacité à passer d’un sujet léger à un sujet extrêmement sérieux. Elle joue de sa versatilité et de sa volubilité. Elle a un côté assez innocent et candide, aussi.

Elise est une âme à la recherche de sensation forte. L’adrénaline, elle adore. Alors elle joue, elle cherche l’ivresse, elle repousse ses limites pour sentir son cœur battre un peu plus. Elle aime faire la fête, profiter. Elle aime voyager, découvrir le monde. Elle aime apprendre et vivre de nouvelles expériences.
La jeune femme a aussi un côté très charmeur et aime s’amuser. Il n’est pas rare que son cœur soit envoûté pour un soir et a pas mal de conquêtes à son actif. Cependant elle a peur de l'engagement, donc ça ne va jamais plus loin. Elle dit que c'est par peur de perdre sa liberté, mais c'est surtout parce qu'elle a mal vécue ses relations amoureuses.

Trop curieuse. Elle aime non seulement apprendre sur le plan physique et humain, mais aussi mentale. Intelligente et logique, les mathématiques sont sa raison de vivre. Passionnée par la théorie des jeux et les probabilités, elle pourrait laisser son destin se décider aux dés. Mais seulement s'ils sont pipés, pour être sûre de gagner.
Consciente que tout ne s'y ramène pas, elles font tout de même partie de bien de ses réflexions et de ses idées sur le monde. Pour Elise, la grande question à la vie, l'univers et le reste se répond par les maths et la philosophie.
Parce que la logique est certes d'une importance capitale, il faut laisser une part de mystère pour pimenter un peu le monde.

Elise, c’est un boulet de canon. Elle débarque dans la vie en pétant les portes et en explosant tes fenêtre. Elle s’impose aux autres et elle les embarque avec elle dans un tourbillon.
Enfin, elle essaye. Des fois ça foire.
Mais c'est pas grave, parce qu'elle se marre bien.

Pile ou face ?
Ça dépend si la pièce suit une loi binomiale de paramètre 0.5 ou pas.

Quel est votre signe astrologique ?
Verseau. Il paraît que la partie du corps associé au Verseau c'est les chevilles. L o u r d.

Plutôt Parti Républicain ou Démocrate ?
Je ne sais pas et je m'en fiche. La politique c'est surfait, c'est comme une partie géante de Loup Garou mais avec des gens qui ont pas compris les règles.

Pensez- vous que le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito ?
Le hasard, c'est dieu. Sauf qu'il est pas du tout incognito puisqu'il est parfaitement modélisable mathématiquement. Suffit de savoir lire.

Croyez-vous aux soucoupes volantes, aux projections astrales, à la télépathie, aux pouvoirs parapsychiques, à la voyance, à la chasse aux fantômes, à la télékinésie, à la transe médiumnique, au monstre du Loch Ness et à la théorie de l'Atlantide ?
Waow. That's escalated quickly. Je pense qu'il existe forcément une part de mystère dans ce monde, et je suis pour qu'on la laisse. Sinon ce serait bien moins rigolo non ?

Ah et j'oubliais : la réincarnation, ça vous parle ? Êtes-vous persuadé(e) d'avoir été un philosophe barbu et barbant dans une vie antérieure ?
Aucune idée. Mais ce dont je suis persuadée que je serai très belle avec une barbe.

Quand Mme Lambert allait accoucher, il y a de cela 21 ans dans cette grande ville qu’est Montréal,, toute la famille était prête à accueillir le petit Elliot. Premier enfant du jeune couple, la naissance du petit garçon promettait un avenir rempli d’amour et de tendresse pour les Lambert.
Cependant, peu de choses se passent comme prévue dans la vie. A la stupeur générale (notamment des infirmiers), ce ne fut pas un petit garçon qui sortie du ventre de sa mère, mais bien une petite fille.
Elliot devint Elise.
Une grande aventure commençait.

Enfance tranquille, gamine pleine de vie et famille amante, tout se passait pour le mieux dans le petit monde des Lambert.
Puis le papa décrocha le poste de sa vie, l’accomplissement de ses années de travail, l’apogée de sa carrière. Le seul problème: celui-ci était aux Etats-Unis.
C’est ainsi que la famille Lambert quitta le territoire canadien pour rejoindre Las Vegas.
Elise avait 11 ans.

Vivre dans une société patriarcale n’a pas forcément aidé Elise a bien démarrer dans la vie.
Débarquer dans au collège en Amérique sans maîtriser un mot de la langue non plus.
La jeune fille était pourvue de quelques handicapes majeurs qui ne l’ont pas forcément aider à bien s’intégrer. Premièrement, elle était une petite fille timide et peu confiante en elle. Deuxièmement, elle ne parlait pas un mot d’anglais. Troisièmement, elle était n’était pas socialement douée, pour ne pas dire bizarre.

Ses années aux collèges furent donc un véritable enfer. Elise n’avait aucun ami sur qui compter. Mal dans sa peau, elle se faisait harceler et elle commençait à déprimer.
Ses parents n’étaient pas forcément là pour elle et elle se sentait incroyablement seule. Elle avait le sentiment de ne pas être à sa place, de ne pas mériter de vivre et de n’être qu’une vieille carcasse bonne à rien. Juste à amuser les autres et à servir de proie pour le sommet de la chaîne sociale.
Son état était semblable à une énorme position latérale de sécurité.

Bref, c’était pas ouf.

Au lycée, les mentalités ont un peu évoluées, mais ce n’était toujours pas génial. Elle se faisait moins emmerder par les autres, mais elle était toujours mal dans sa peau, incapable de s’ouvrir et de s’épanouir. Trop introvertie.
Et puis surtout, elle eu le malheur de tomber amoureuse d’une fille.
Quelle horreur ! Quelle erreur !
Elle ne fut plus considérée comme quelqu’un de normale. On la dévisageait, on parlait dans dos. Rien que de traverser les couloirs était une épreuve en soit.
Et Elise ne disait rien. Parce qu’elle avait trop souvent fait partie des minorités et qu’elle savait que l’ouvrir ne changerai rien.
Si ce n’est des retours de bâtons.
Alors elle culpabilisait.
Elle s’en voulait d’être ce qu’elle était. D’être aussi faible, d’être aussi lâche.
Elle aurait pas pu être un tyrannosaure plutôt ? Elle aurait pu bouffer tous ceux qui l’ennuyaient. Ça aurait été plus simple.
Ses bouquins de SVT lui rappelaient que c’était impossible puisque les dinosaures avaient tous disparus, mais Elise espérait en vain un peu de changement.
Juste un peu.

A la fin du lycée, elle décrocha son diplôme à la surprise générale. Elise avait toujours été moyenne, voir même mauvaise en cours. Ses résultats scolaires n’étaient pas très bons, et elle ne bossait pas. Parce qu’elle n’était pas motivée, parce qu’elle détestait l’école et parce qu’elle n’en voyait pas l’utilité.
Mais bon, à croire qu'elle avait eu une illumination divine le jour de l'examen.
Diplôme en poche, elle voulu se la couler douce, se laisser disparaître au fond d’un trou pour que le monde l’oublie un peu. Elle avait quelques projets: bosser à droite à gauche sans trop d’ambition et vivre sa vie tranquillement.

Ses parents furent en opposition totale avec ses fabuleux projets de vie et la forcèrent à se choisir une fac pour aller étudier.

Elise dû faire à ce moment là le choix le plus difficile de sa vie. Comment choisir une spécialité quand on est mauvais partout et que l’on aime rien faire ? Elle lança donc un dé. C’est ainsi qu’elle se retrouva à l’université de Las Vegas, pour étudier les mathématiques.

Elle décida alors que son arrivée dans la ville marquerait le début d’une nouvelle aire. Elle en avait marre de se faire marcher dessus. Elle en avait marre d’aller mal. Elle voulait reprendre les choses en mains, se reprendre en main.
Après un travail sur elle même assez conséquent, Elise réussit à s’ouvrir un peu plus. Ici, elle ne connaissait personne. Tous ceux qui la harcelaient, les étiquettes qu’on lui avait collées… tout avait disparu.
Alors elle en a profité. Elle a saisie l’occasion et elle a réussit à devenir ce qu’elle est aujourd’hui.
Elle a apprit à préserver. Elle a apprit à se faire confiance. Elle a apprit à s'aimer.
Elise s’est totalement épanouie.

De plus, coup de bol monstrueux ou signe du destin, elle changea. La gamine fragile et timide se transforma en une jeune fille forte et tempérée. Celle qui était moyenne, voir mauvaise à l’école se découvrit une passion pour ses études. Celle qui était si réservée était maintenant actrice de sa propre vie.
A croire que le destin avait changé d’avis. A croire qu’un simple déclic avait pu changer une fatalité ancrée depuis tant d’année.
Sauf qu’Elise, elle ne croit pas au destin. Tout n’est qu’une suite d'événement suivant un schéma précis dont nous seul pouvons en changer le cours. Tout n’est qu’une équation géante dont nous en sommes l’inconnue.
Parce que seule elle est apte à changer ou non le cours des choses.
Elise en est persuadé. Inverser le cours de la tendance, elle sait qu’elle en est capable.

Bref. Tout allait bien. Tout allait mieux.
Elise était heureuse. Pour la première fois depuis longtemps.

Maintenant, elle a décidé qu’elle allait conquérir le monde.
Même si pour l’instant son royaume s’arrête à son appartement (et encore).
Mais bon.
Il faut bien commencer quelque part.
Un jour ce sera Las Vegas.
Puis le monde.
Et enfin l’Univers.